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“Stonewall was a Riot” - Revendications et fiertés LGBTQ chez les groupes de Queercore
Louise Barrière  1@  
1 : Université de Lorraine
laboratoire lorrain de sciences sociales

Il s'agira de comprendre la manière dont le mouvement musical Queercore s'empare et développe une imagerie de Stonewall, militante, revendicatrice et subculturelle. Le Queercore nait en effet aux États-Unis à la fin des années 1980, en marge à la fois des scènes punk et punk hardcore et des milieux LGBT. Il est marqué dans un premier temps par des groupes comme Pansy Division, Team Dresch, ou plus tard Limp Wrist, GLOSS ou IRON. Loin de se contenter d'une analyse des paroles de ces derniers, nous explorerons ici l'ensemble de la culture Queercore : pochettes de disques, fanzines, affiches de concerts ou programmations de festivals. Par ailleurs, si cette scène est au départ plutôt marquée et incarnée par des groupes gays, je tâcherai également d'analyser son évolution plus récente et le développement de ses codes par des groupes qui intègrent dès lors des lesbiennes ou des personnes trans.

Je montrerai de cette manière que tout au long de son histoire, le mouvement Queercore utilise l'imagerie émeutière de la mémoire de Stonewall pour se distinguer des milieux LGBTQ institutionnels, conférant de cette manière un caractère intrinsèquement « punk » (ou « proto-punk » dans la mesure où le punk n'apparait que quelques années plus tard) aux événements de 1969. Il se distingue en effet ainsi à la fois des revendications dites « institutionnelles » mais également de la musique consommée dans les espaces de socialisation LGBTQ « mainstream » (clubs, boîtes de nuit, bars, marches des fiertés, etc.). Dans le même temps, un processus de distinction similaire s'opère également vis-à-vis du reste de la scène punk, jugée hétéronormée. Enfin, j'essaierai de considérer les limites de ces analyses, en montrant que les frontières entre ces deux milieux ne sont pas si rigides qu'elles ne le paraissent, révélant ainsi l'existence de phénomènes de circulation entre espaces « mainstream » et « underground ».

 

 


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