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"Beirut Pride" : circulation internationale et pratiques de résistance locales des minorités sexuelles au Liban
Maroua Marmouch  1@  
1 : Arab Council for the Social Sciences

Cette communication a été annulée. / This paper is cancelled. 

A partir des résultats d'un terrain de recherche ethnographique de onze mois à Beyrouth, au Liban (2017-2018), cette communication explore un aspect de la circulation des identités et des luttes sexuelles en dehors du Nord Global. Les deux dernières décennies ont vu l'émergence d'organisations et collectifs locaux de défense des droits des “minorités sexuelles”, et une d' certaine “visibilité” des personnes s'autodéfinissant comme homosexuelles ou transgenres (transexuelles, travestis...), selon des catégories occidentales LGBTQ, dans la capitale libanaise Beyrouth.

Des processus similaires ont pu être observés dans d'autres capitales arabes. Un double mouvement d'expression est ainsi de plus en plus visible dans l'espace public libanais. D'une part, les actions de mobilisation de nombreuses ONGs pour les minorités sexuelles sont en pleine évolution depuis une décennie au Liban ; d'autre part, les prises de parole publiques se multiplient à travers les débats publics, les performances artistiques, des événements à caractère commercial etc.

Dans cette communication je me focalise sur l'analyse d'un aspect récent de cette émergence des identités LGBTQ dans l'espace public beyrouthin, et de la circulation des identités et des luttes sexuelles d'influence du Nord Global. J'analyse notamment les événements qui se tiennent une fois par an depuis 2017 sous le nom de “Beirut Pride”.

Beirut Pride, initiative d'un organisateur libanais ne faisant partie d'aucune organisation locale, qui, autour du 17 mai, (Journée internationale contre l'homophobie et la transphobie), propose une multitude de projections, de performances, d'ateliers et de soirées ouvertes au public dans différents bars et espaces commerciaux à Beyrouth. Un événement qui combine ainsi deux aspects des mouvements occidentaux LGBT post-Stonewall : la journée du 17 mai, et le concept de la “marche de la fierté”.

La notoriété des “marches des fiertés” des mouvements occidentaux post-Stonewall « colonise »-t-elle la mémoire des mouvements émergents hors du Nord Global ? Les événements de la Beirut Pride déstabilisent-ils, voire invisibilisent-ils d'autres formes d'identification et de résistance dans le contexte libanais ? Ou bien la Beirut Pride fait-elle juste partie d'une multiplicité d'initiatives individuelles et collectives qui coexistent dans le contexte libanais?

Se basant sur les observations ethnographiques ainsi que sur des entretiens semi-directifs recueillis sur le terrain, cette communication analysera premièrement les événements de la “Beirut Pride”, le contexte de son émergence et sa réception par la sphère LGBTQ libanaise. Deuxièmement, la communication questionnera la circulation internationale des “marches des fiertés” post-Stonewall en lien avec les identifications et les pratiques de résistance des minorités sexuelles au Liban.

 

Intervenant

Maroua Marmouch est docteure en Anthropologie sociale et ethnologie de l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS - France) depuis 2015. Dans le cadre de doctorat (2011-2015), la recherche ethnographique s'est déroulée en Nouvelle-Calédonie, et a porté sur les parcours de vie des personnes transgenres. Pour sa part, la recherche ethnographique post-doctorale (2017-2018), questionne les identifications de femmes qui ont des pratiques homosexuelles au Liban. Ses recherches en cours portent sur les stratégies de mobilisations des minorités sexuelles au Liban, et sur leur récente visibilisation dans l'espace public.


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